Le 12 avril, nous partons pour Sucre. Dans le terminal de
bus, les vendeurs de billets crient dans tous les sens « Tupiza, Villazon,
Sucre », ça résonne et donne un mélange qui nous fait bien rire ! En
arrivant à destination, nous allons à l’auberge Kultur Berlin connue pour toutes ses soirées mais ce soir nous resterons raisonnables, fatigués des 4 jours
précédents.
Le 13 avril, après un bon petit-déjeuner,
nous montons en haut de la ville nous poser dans un bar avec une jolie vue sur
l’ensemble de la ville.
Nous nous baladons dans le mini marché artisanal à côté,
avant d’aller manger au « Mercado Central ».
Nous prenons le menu pour 15 bolivianos
(moins d’1,50 euros) : soupe de cacahuètes et milanaise. Je (Maë) goûte
une sauce du bout du couteau et manque de mourir tellement elle est
épicé ! On fait ensuite un tour dans les boutiques de la ville avant de
rentrer à l’auberge !
Les jours d’après se ressemblent entre
fête, repos et balades en ville.
Le 16 avril, nous commençons notre premier
jour de volontariat à la garderie Ciruelitos avec des enfants de un a 4 ans. A
notre arrivée, c’est le choc : mèche au nez (pour tous les enfants),
changement de couches sur le tapis de jeu sans nettoyer les fesses, elles ne les
amènent pas aux toilettes mais leurs font faire pipi dans des mini pots
directement dans les salles de jeux… Au moment du repas, c’est
l’anarchie ! Les enfants mangent tous avec les doigts même la soupe (mais
en fait les femmes qui s’en occupent aussi), il y a du riz partout même dans
nos cheveux, ils se roulent par terre, se battent… On essaie de faire la
technique de l’avion pour les faire manger et ils nous disent que nous sommes
bourrées ! Généralement, il n’y aucune routine et règles d’hygiène. Nous partons
au moment de la sieste, c’était marrant mais un peu dégueu.
Le 17 avril, deuxième jour de volontariat,
les enfants sont super contents de nous voir, on a du mal à passer la porte.
Charlotte passe la matinée à coller des petites boules de papier avec les enfants et les empêcher de manger la colle ! Célia doit organiser
des affiches et moi je m’occupe du même groupe que la veille et passe la
matinée à dessiner, chanter et jouer aux quilles ! Ce sera le dernier jour
pour Charlotte, qui, même si elle aime les enfants, n’aime que ceux de sa
famille !
Ce soir c’est soirée bolivienne et en plus
la dernière soirée de nos amis Mathias et Stuart ! L'auberge a sorti le grand
jeu : danseurs avec superbes costumes traditionnels et grands masques (de
quoi effrayer Charlotte !) La danse nous parait difficile ça saute dans
tous les sens ! On passe une super soirée à danser en boîte !
Ce week-end c’est le moment des aurevoirs,
on est tristes et passons donc un week-end tranquille.
Les trois jours qui suivent, Célia et moi
retournons à la garderie. Célia se retrouve en charge de refaire toute la déco
(étant donné ses talents en dessin) et moi je m’occupe toujours du même groupe
de petits ! Pleins d’activités, des Tigrou, Titi et Winnie. Il est ensuite
temps de partir. Les éducatrices sont tristes et nous
laissent un petit mot à chacune en nous demandant
de revenir dans 4 ans et d’épouser leurs fils !
Le 23 avril, c’est notre dernière journée
à Sucre et on se décide enfin à aller visiter un peu. Au programme, le Musée
d’Art Indigène où nous apprenons tout sur le tissage et les musiques
traditionnelles boliviennes puis un parc avec une mini tour Eiffel !
Ce soir, nous prenons un bus pour La Paz.
Lorsque nous achetons nos billets au terminal, on nous demande de laisser nos
bagages à l’agence. Nous sommes un peu sceptique alors nous attendons devant le
bus pour être sûres que nos bagages embarquent bien. Et là surprise ! Nos
sacs sont descendus du premier étage par un système de poulie manquant
d’assommer les passants à la descente et de les embrocher en remontant le
crochet ! Plutôt original comme méthode !
On est peu flippées de faire le trajet
jusqu’à La Paz parce qu’il arrive qu’il y ait des « pirates » qui
arrêtent les bus pour dépouiller les touristes. Du coup, lorsque le bus
s’arrête au milieu de nulle part pour
raison inconnue, nous sommes complètement flippées ! On planque même nos
tablettes et passeports au cas où mais c’était une fausse alerte, on
arrive saine et sauve à La Paz !
Le 24 avril, arrivées à la Paz, nous sommes
trop contentes de retrouver Mathias et
d’autres voyageurs rencontrés à Sucre ! Nous restons au Loki
hostel, qui a 7 étages dont 5 avec 12 dortoirs chacun et un immense bar au
dernier étage ! La vue est magnifique sur la ville et les montagnes
enneigées ! Ils ont un système de bracelet à code barre relié à notre
compte sur lequel nous pouvons mettre toutes
nos consommations et payer à la fin. Nous nous rendons compte
rapidement que ce système n’est pas à notre avantage, particulièrement après
quelques verres !
Durant notre séjour à La Paz, nous
visitons en long en large et en travers, les boutiques artisanales et le marché
des Sorcières où nous pouvons trouver des fœtus de lama à enterrer sous la
première pierre de la maison pour porter chance ou encore utilisés pour des
rituels. On trouve aussi des amulettes et autres potions magiques.
Nous
empruntons aussi le téléphérique pour rejoindre le sommet de la ville où se
tient un grand marché le dimanche avec des pièces de voiture, vêtements,
jouets, produits cosmétiques et de tout et n’importe quoi !
Le 28 avril, aujourd’hui nous partons à
Copacabana. Nous allons de surprise en surprise durant le trajet.
Pour commencer et afin de traverser le Lac
Titicaca et arriver à Copacabana, nous devons prendre un bateau. Le chauffeur
de bus nous dépose sur le quai et nous dit « attendez-moi de l’autre côté,
je vous rejoins avec les sacs ». Nous n’étions pas au courant de la
procédure, nous voilà donc encore une fois stressées d’abandonner nos sacs de la
sorte !! 20 minutes après notre traversée, nous cherchons notre bus de
tous les côtés en ne sachant pas comment il arrivera à nous rejoindre et tout à
coup nous le voyons à son tour traverser sur une sorte de radeau
artisanal ! Encore une fois la méthode est originale !!!
Heureuses de
retrouver nos bagages, nous remontons dans le bus et c’est pas fini… Nous avons
encore 1h de route qui ne sera pas de tout repos : un couple bolivien essaie
de négocier le prix de son trajet avec le chauffeur, ce qui agace beaucoup deux
autres boliviennes plus âgées assises au premier rang du bus. S’en suivent des
insultes des deux côtés : « Vieja de puta ! »
« Callate hija de puta » et autres noms d’oiseaux… Le chauffeur
est même obligé de s’arrêter au bord de la route pour essayer de les calmer, au
lieu de ça il se fait insulter par un autre voyageur! Nous reprenons tout de
même la route dans le calme et au moment où le couple descend du bus et passe
donc devant les deux boliviennes, la plus hargneuse va, à notre grande
surprise, frapper au visage la jeune
fille !! Nous n’en revenons pas, s’en suivent alors 10 minutes de bagarres
féminines. Les hommes essaient de les séparer à plusieurs reprises !! Le couple veut aller voir la Police mais
les boliviennes ne descendront pas du bus, fières d’avoir donné leur leçon
d’éducation (Imaginez les deux boliviennes plus âgées en tenue traditionnelle :
tresses, chapeau et gros jupons) !
Nous allons à l’Hostel Emperador, chambre
très basique mais pas chère (seulement 3 euro la nuit). La propriétaire et le
réceptionniste ont l’air un peu simplet mais pas méchant. La communication
semble un peu difficile mais pas à cause de la langue.
Le 29 avril, nous faisons un tour dans la
ville que l’on trouve très jolie avec sa cathédrale, ses petites boutiques et
bien sûr sa vue magnifique sur le Lac Titicaca. Nous profitons du soleil et
d’un almuerzo avec soupe, truite à la plancha et crêpe en dessert pour
seulement 3 euro ! On se régale !
On monte ensuite au Cerro Calvario pour
admirer le coucher du soleil sur le lac. La montée est rude due à l’altitude (3808m) mais une fois au sommet, la
vue est magnifique !!!
Le 30 avril, on se lève tôt pour passer la
journée à l’Isla del Sol.
Après 1h30 de bateau à bronzer sur le toit, on arrive
sur le nord de l’île et commençons une randonnée de 1h30 aller-retour pour voir
différentes ruines Inca. La vue sur le lac et ses plages à l’eau transparente
est splendide !
On reprend ensuite le bateau pour se
rendre au sud de l’île.
Il n’y a pas grand chose à voir mais le
village est joli avec un immense escalier entouré de fleurs et longé par un
ruisseau appelé : la Fontaine de la Jeunesse. On monte en haut du village
pour observer la vue et en chemin des boliviennes en costume traditionnel vendant des souvenirs nous disent : « prend une photo… et tu me
payes après ». ça nous fait rire et elles aussi mais ça ne nous donne pas envie
d’acheter !
En rentrant on tente de réserver une nuit
dans la même auberge que nous pour 3 voyageuses rencontrées à Sucre mais les
problèmes de communication persistent.
Et c’est pas fini ! On va manger
dans un resto, au menu : soupe, truite et
au grand bonheur de Charlotte, bananes au chocolat ! Après avoir
difficilement commandé les menus. 10 minutes de profonde réflexion du
serveur pour prendre note de 3 menus du
jour avec 3 truites (oui comprises dans le menu et pas en supplément !)
Mae n’étant pas fan des bananes au chocolat, elle demande au serveur (toujours
en train de se battre avec son carnet de commandes) si elle peut échanger ses
bananes contre un autre dessert. Il n’a d’abord pas l’air de comprendre, puis
on a l’impression de lui poser une colle. C’est finalement sa collègue qui nous
répond avec un air sceptique qu’elle peut l’échanger contre de la papaye.
Pas plus fan de la papaye, Mae décide de garder
son dessert. Plus tard, elle demande si elle pourrait avoir un thé à la
place. Le serveur à l’air aussi perdu qu’à la première question. Après un
aller-retour furtif en cuisine, il finit par lui dire que oui. Un moment après,
Mae a enfin son thé mais pas de traces de bananes au chocolat… La patience
n’étant pas notre fort, nous nous demandons s’ils n’ont pas un problème de
consanguinité à Copacabana… On leur
demande alors où sont passés nos desserts et ils nous répondent qu’il n’y en a
pas. Incompréhension totale ! Nous sommes prises d’un doute lorsque nous
voyons les 3 serveurs regarder la pancarte à l’extérieur. Charlotte va alors vérifier, et après 3 tours de
pancarte, elle revient honteuse et morte de rire : les bananes sont sur la
pancarte du restaurant voisin !!!! Vous avez bien compris, nous échangeons
depuis 1h des bananes au chocolat qui n’ont jamais été sur le menu. Nous pleurons
de rire et ne nous arrêtons pas lorsqu’ils finissent par nous amener des
bananes avec un gros doute de savoir si Mae en veut ou pas. Qui sont les plus
timbrés : nous avec nos bananes qui n’existent pas ou eux qui nous
l’échangent contre de la papaye ??
On en pleure encore de rire en allant se coucher !
Le 1er mai, nous avons prévu de faire une marche de 3-4 heures pour aller à Yampupata mais il pleut. Du coup nous demandons à l'agence avec qui nous avons réservé le taxi retour, de faire l'entière balade en voiture. Grosse déception, la balade n'a rien d'exceptionnel et le conducteur ne connaît absolument rien de l'île ! Merci le Lonely Planet !
De retour à Copacabana, c'est la fête partout pour le 1er mai. Il y a une parade avec pleins de costumes traditionnels magnifiques !
Ce soir nous retournons à La Paz où nous retrouvons une fois de plus Mathias!
Le 2 mai, on passe la journée à manger et nous balader et ce soir pour notre dernière soirée avec Mathias, nous décidons d'aller dans un restaurant français "La Comédie". On choisit 3 magrets de canard sauce thym-miel avec purée de pommes de terre et ratatouille et Maë prend les cuisses de canard confites avec purée de patates douces. Tout cela accompagné par du bon vin et en dessert tarte tatin, crème brûlée et plateau de fromage. Après 4 mois de voyage, on ne pouvait rêver mieux !!
Nous avons passé une super soirée, le lendemain nous disons une énième fois au revoir à Mathias, chaque fois plus triste que la précédente. Aujourd'hui nous partons à Coroico.